Baromètre et climat vélo pour Le Mans : la moyenne, mais tout juste
Les résultats du Baromètre-vélo 2025, outil national d’évaluation du ressenti des cyclistes, sont parus. Les notations vont de 1 à 6 : ainsi une note inférieure à 3 indique un climat ressenti de façon (très) défavorable par les usagers, une note supérieure à 4 indique un (très) bon climat.
Avec une note globale de 3,44/6, la ville du Mans obtient la mention « climat moyennement favorable ». Un prof aurait écrit « peu mieux faire ». Une appréciation qui place la ville en milieu de classement national, mais en avant-dernière position parmi les villes de plus de 100 000 habitant.es du Grand Ouest, juste devant Brest et Orléans.
Les résultats du baromètre vélo ont été publiés sur la base de 5 thématiques : la sécurité de son déplacement à vélo, le confort de son trajet (entretien, signalisation, etc.), les efforts de la commune pour améliorer la situation, l’équipement de la commune en stationnement vélo et services essentiels (réparation, entretien, etc.), et enfin le ressenti général.
Le climat vélo du Mans indique peu de variations selon l’âge et le genre mais révèle un ressenti en demi-teinte chez les usager.es :
– L’enquête a été réalisée sur les mois de mars à mai 2025, pendant la période des travaux. Il est donc difficile de savoir comment cette situation s’est traduite dans les réponses au questionnaire, les participant.es ayant possiblement vécu à la fois des mauvaises conditions de circulation dues aux chantiers, la livraison de nouveaux aménagements et une projection sur les perspectives liées aux projets Chronolignes et Chronovélo.
– Hormis certains seniors et les enfantsqui ne se sentent pas en sécurité pour s’aventurer à vélo en ville, les usagers indiquent une certaine facilité à circuler au Mans, malgréun trafic motorisé perçu comme non négligeable.
– On observe une certaine satisfaction des usager.es à pouvoir emprunter les doubles sens cyclables.
– La possibilité d’utiliser un VAE longue durée (SETRAM) séduit largement. Le thème « effort de la commune » est en progression de 14 % et vraisemblablement lié à ce service. Il est remarquable de noter que 860 répondant.es (soit 55%) déclarent utiliser un service de location de VAE longue durée (donc vélos SETRAM). Ce chiffre est en cohérence avec ce qu’on constate tous les jours : les cyclistes du Mans sont aujourd’hui majoritairement sur un vélo SETRAM. Cela confirme l’émergence d’un nouveau profil de cycliste du quotidien en ville.
– Il est relativement facile de stationner son vélo au Mans. Les difficultés sont principalement pointées à la gare (pour les salarié.es qui combinent train+vélo) et en centre ville en raison du nombre croissant de vélos et de VAE à la location.
Par contre, les cyclistes soulignent plusieurs difficultés sur Le Mans et pas des moindres :
– La difficulté à prendre les intersections et les ronds-points en toute sécurité, notamment sur des axes importants,
– Un manque d’entretien des itinéraires cyclables en ville (Rubillard…)
– Un manque d’alternatives aux travaux qui les jettent dans le flot du trafic (Bollée, Pâtis St Lazare,…).
– Rien n’est fait pour limiter le stationnement des véhicules sur les itinéraires cyclables, ce qui constitue un danger supplémentaire lors de leur déplacement.
– Les données fournissent des informations sur les points stratégiquement sensibles de la ville. La carte du Mans montre que là où il y a des aménagements, nécessairement appréciés (rue Voltaire par exemple), subsistent de nombreux points d’insatisfaction : ils ne sont pas à la hauteur des espérances des usagers. Certaines zones, pourtant récemment réaménagées, restent mal notées par les cyclistes, comme la Chasse Royale, le rond point du Pont de fer. Des zones importantes restent dans le rouge de façon décorrélée des travaux en cours : la Place des Comtes du Maine, la rue Gougeard, la Lune de Pontlieue par exemple.
« Le plus bel aménagement ne suffit pas s’il n’est pas intégré à un réseau sécurisé et continu, » rappelle l’association, qui regrette que ses alertes sur certains points (notamment la Chasse Royale) n’aient pas été prises en compte lors des concertations.
– En termes d’écoute des usagers sur les mobilités et les aménagements, les efforts de la ville sont estimés plutôt inexistants. Ce n’est pas Cyclamaine qui l’affirme à travers les réponses de ses adhérent.es, mais c’est l’ensemble des 1580personnes contributrices dont 5 sur 6 d’entre elles/eux déclarent ne pas être adhérent.es à une association vélo. Ce baromètre est bien une expression significative de l’ensemble des cyclistes du Mans.
Le signal est clair : les efforts engagés sont visibles mais restent insuffisants sans une véritable stratégie d’aménagements cohérents, sécurisés et conçus avec les usager.es. En résumé, les personnes ayant répondu à cette enquête nous disent : « Au Mans aujourd’hui, le vélo est facile à trouver et à poser mais pas toujours facile à utiliser au quotidien sur les aménagements existants, avant ou après travaux »…
Aussi, Cyclamaine appelle la ville et Le Mans Métropole à reprendre une démarche de concertation active et structurée pour répondre aux attentes d’une population cycliste en pleine évolution, et garantir des aménagements à la hauteur des investissements réalisés.